SUBTIL BÉTON
les Aggloméré·e·s

Un roman d’anticipation fabriqué à plusieurs mains.

Quelques extraits

Démasculinisation : la langue est une chose vivante !

Argh ! Regardez professeur : là, elle bouge !

L’idée que le masculin représenterait l’universel est de plus en plus vivement critiquée. C’est une des formes de la domination patriarcale. Plus largement, les codes officialisés, et donc figés, de la langue française sont un instrument normatif, de domination culturelle, raciste et classiste.
La langue est une chose vivante, et l’écriture peut être un espace d’expérimentation et de transformation de nos usages et de nos imaginaires.

 

 

Dans ce roman, nous privilégions des règles de démasculinisation différentes pour chaque voix, chaque personnage, afin d’explorer la diversité des possibles mais aussi de nous familiariser avec une langue mouvante. Parfois des points médians (voisin·es), parfois des apostrophes (inconnu’e’s), parfois des E majuscules (amiEs), parfois des contractions (iels, illes, elleux, celleux ou chômeureuses), parfois des choix aléatoires, de proximité (les dauphins et les baleines sont heureuses) ou autres espiègleries. Les paroles non démasculinisées sont le fait de personnages ignorant·e·s ou hostiles à ces questions féministes. Et certain·e·s d’entre elleux évoluent en court de récit…

 

 

Jour après jours, d’autres usages font leur chemin parmis les pronoms et les déterminants (iel s’amuse, ol s’éclate, ul se bidonne et al reprend son souffle, pendant qu’ellui adopte un air impassible en fixant læ membre impitoyable du juri), des accords (je suis particulièrement pressé* qu’on se détende sur les règles en vigueur, ou encore mais puisque je vous dis qu’uls sont parfaitement détendu·x·s). Ces formulations n’ont pas été utilisées dans le texte de Subtil Béton car celui-ci a été figé avant que nous nous les soyons appropriées, mais elles nous ravissent aussi. Nous ne prétendons évidemment pas faire un tri entre des usages pertinents ou non : jouons donc avec la langue, explorons-là, ajustons-là à nos réalités et à nos désirs de transformation !

 

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